O comme Octobre

Les parents sévères

Je me souviens m’être souvent considérée comme le mouton noir de la famille. Celle qui ne rentrait pas dans le moule. Celle qui a reçu le plus de claques, qui a donné le plus de cheveux blancs à mes parents parmis les trois enfants.

Pourtant je ne revendiquais rien… Ou si peu.

Comme adolescente je souhaitais seulement avoir la liberté normale d’une fille de quinze ans. Comme mes amies autour de moi. Pouvoir sortir entre copines, avoir de l’argent de poche, faire des activités non scolaires, avoir un petit ami. Rien de tout cela ne m’était permis. Il fallait étudier, performer en classe, et ne rien demander de plus car mes parents travaillaient tellement pour nous élever que toute dépense inutile était sévèrement interdite. Et puis on n’était pas de la même culture qu'eux donc c’était ridicule de copier leurs besoins. Je voulais tellement avoir une vie d’adolescente normale…

Je me souviens ne jamais avoir autant menti dans ma vie que cette époque. C’est con… Mentir pour aller chez une copine. Pour prendre un café avec une autre. Pour aller faire du shopping ou aller au cinéma. Oui, parfois c’était pour prendre un verre, fumer ou rouler des joints. Mais quel ado n’a pas expérimenté ?

Et puis parfois je me faisais pincer par mes soeurs qui me cafardaient auprès de mes parents. Je me prenais des claques, et je recommençais. Je me souviens avoir été si… malheureuse. M’être sentie seule, incomprise par mes parents et mes soeurs. N’avoir jamais pu parler à coeur ouvert de mes inquiétudes ou mes problèmes avec eux.

Alors s’il y a une chose que j’espère, c’est de ne jamais être comme mes parents…